mercredi 4 mars 2015
Misère musicale en Belgique et marché du disque japonais...
La première fois que je me suis rendu au Japon, c'était en 2005. Mélomane, audiophile, je l'étais déja, malgré le fait que j'étais fauché.
Dès mon arrivée, je me suis mis à arpenter les magasins de disques. Je n'avais aucune idée préconçue sur le sujet, aucune adresse ni recommendation non plus. Le premier que j'ai visité, c'était un Tower records ( je ne sais plus si c'était celui de Shinjuku ou de Shibuya ). Large magasin, plusieurs étages, je crois que je n'avais encore jamais visité quelque chose du genre, sauf peut-être dans les années 90, dans quelques Fnac, genre bastille ou les ternes, quand je me rendais en France. Puis j'ai visité les petits magasins qu'il y avait autour de Shibuya ( tokyo recohan etc... ), avant de tomber sur Bookoff, qui correspondait plus à mon porte monnaie.
Au bout de quelques jours, l'alégresse de la découverte me prit au corps et j'achetai des piles de CDs à 250yen chez Bookoff ( à l'époque, celui de Harajuku, maintenant fermé ), puis j'allais les écouter dans ma chambre de 2m sur 2 en buvant des ozeki cup, tu vois le genre...
Moi qui croyait tout connaître sur la musique Japonaise, eh bien en fait, je n'y connaissais rien !
Ce n'était pas une déconvenue, mais juste une remise à niveau, et la promesse d'un monde neuf ( musicalement parlant ).
Mais, je ressentais un autre malaise, plus fondamental. Ici, dans ce pays, on pouvait trouver TOUT, si on se donnait la peine de chercher. Tout styles confondus, on trouvait toute la musique japonaise, anglosax, occidentale et internationale. Même des petits groupes obscurs de Belgique, je les trouvais à 500yen - même si je n'étais pas venu pour ça. Je voyais des lycéennes acheter des CD de musique classique, j'entendais du free jazz sortir d'un ABC mart; dans un rade pourri de nakaokachimachi, des bimbounin chantaient "Champs Elysées" en français, un homeless du nord de tokyo me donnait une leçon d'histoire du jazz....
Alors que...dans mon pays, tu vois, personne ne pourrait te chanter une chanson en japonais, de même que personne ne connaît un ou une chanteuse japonais, que personne n'en a jamais acheté et n'en a même vu ! Et si on dit "musique japonaise" à un belge moyen, il s'imaginera une geisha qui joue un instrument chinois et des gongs et des danseuses balinaises etc...
Ici, en Belgique, on s'écoute de l'anglosax, et quelques chialeuses du star system français. De la musique japonaise ? mais non, c'est bon pour les niakwé, me répondrait-on.
Ecoutez la première chaine commerciale - et la plus populaire - du Royaume ( Radio Contact ), et vous comprendrez pourquoi l'ouverture à d'autres musiques n'est pas possible. ( c'est aussi compréhensible par le fait que la musique a disparu des moeurs, on ne chante plus à l'école depuis les années 70 et avec l'avènement du néo libéralisme anglosax depuis les années 80, cette activité n'est plus crédibilisée, sauf si elle rapporte ).
Le peu de curiosité de mes concitoyens, leur occidentalo-centrisme me tue. Au fait, c'est pas eux qui voulaient du GLOBAL, voyager pour pas cher et qui se proclament "civilisation" ?
Se farcir du Cirus Milley, du Rihanna, des vieux groupes de rock formolisés, c'est ça, la civilisation ?
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